La recherche qui préside à cet ouvrage portait sur la place des sourds dans l’enseignement et dans les formations et mettait en lumière des aspects historiques, sociolinguistiques et structurels toujours tabous.
L’asymétrie perdure au sein des enseignants pour enfants sourds : très majoritairement entendants, ils exercent souvent leur métier dans un inconfort communicationnel pesant, tandis que d’autres, eux-mêmes sourds, réclament de participer à l’éducation de leurs jeunes pairs sans y parvenir. La langue des signes, manifestation du saut qualitatif que les sourds ont offert à la gestualité humaine, fait ainsi d’eux des êtres autrement capables.
Or, après un parcours scolaire qui utilise leur résilience, les jeunes sourds désireux d’accéder au professorat renoncent souvent. Pourtant, dès qu’ils ont l’opportunité de se former, ils font la preuve que professeurs sourds et professeurs entendants ont tout à gagner à jouer la carte de la complémentarité. Finalement, la question de la langue pour enseigner aux enfants sourds est encore subordonnée à la présence d’enseignants ayant un profil de compétences peu répandu, ce qui fragilise les dispositifs.
Investie dans la formation des enseignants spécialisés (à l’INSHEA) depuis près de quinze ans, Véronique Geffroy a d’abord enseigné le français langue étrangère, tout en étant enseignante spécialisée auprès d’enfants sourds et malentendants. Ensuite, pendant plus de dix ans, elle a été interprète français / LSF.
Elle a soutenu sa thèse de doctorat en didactique des langues à l’université de Paris-Vincennes-Saint-Denis, en juillet 2015, et a obtenu le premier prix de thèse décerné par l’INSHEA en 2017.
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