• English langage
  • Navigation en langue français

Facebook Linkedin Twitter


Patrimoine historique

Vous êtes ici

Ecouter
 

Aller directement à :

 

L'INSHEA est installé dans les locaux dans l'ancienne école de plein air de Suresnes. Un lieu dont vous pouvez ici découvrir l'histoire.

 

L'école de plein air

Le mouvement des Écoles de plein air est né en Europe au début du XXe siècle. Leur construction associait air et lumière, offrant à l'enfant un épanouissement tant physique qu'intellectuel. La création de l’École de plein air (EPA) de Suresnes est due à l’impulsion de son maire Henri Sellier, qui en confia la réalisation aux architectes Eugène Beaudouin et Marcel Lods.  

Trois photos actuelles de l'École de plein aire de Suresnes

Trois photos des années 30 de l'École de plein air de Suresnes

 

Historique

Il existait à Suresnes, dès les années 1920, une École de plein air installée dans les « haras de La Fouilleuse ». Elle accueillait une centaine d'élèves pendant l'été. La municipalité, convaincue de l'intérêt de cette expérience, acheta à la fin des années vingt une grande propriété de 1,89 hectares pour y faire construire une « école de plein air permanente ». Elle en confia la réalisation à Eugène Beaudouin (1898-1983) et Marcel Lods (1891-1978), alors architectes de l'Office public d'habitation du département de la Seine. Le projet ayant été approuvé par le conseil municipal en 1931, le chantier se déroula de mars 1932 à novembre 1935. Henri Sellier, maire de Suresnes et président de l’Office public d’habitation du département de la Seine menait là, avec la construction d’une cité jardin, une politique sociale fondée sur deux piliers visibles : le logement, l’école. Dans cette cohérence, il devient ministre de la Santé et de l’Urbanisme du Front populaire en 1936.



Un grand bâtiment collectif et des pavillons-classes

L’école est située sur le versant sud du Mont-Valérien dans la commune de Suresnes, à 6 km à l'ouest de Paris. Le parc conservé dans son état naturel, est abrité des vents de l'est et de l'ouest par un bâtiment principal de deux étages et de 200 m de longueur. Huit pavillons de classe sont disposés librement, mais reliés entre eux par des galeries. L’entrée, principale se trouve au nord, près d'un globe terrestre accessible par une rampe.

Vue aérienne de l'EPA de Suresnes. Un grand bâtiment protège des vents dominants dix pavillons situés dans un cadre arboré.

L'école reçut 200 à 300 enfants de Suresnes. À côté d’elle naît, en 1954, le Centre national d’éducation de plein air (Cnépa). L’École de plein air lui est annexée comme école d’application en 1961. Elle a été fermée à la rentrée scolaire 1995 et ses locaux sont utilisés par l'INSHEA (Institut national supérieur de formation et de recherche pour l'éducation des jeunes handicapés et les enseignements adaptés), qui a succédé au Centre national d'études et de formation pour l'enfance inadaptée (Cnefei) depuis le 1er janvier 2006. Les bâtiments, inscrits depuis 1965 à l'Inventaire supplémentaire des monuments historiques, sont actuellement en mauvais état. Elle est pourtant classée Monument historique depuis le 24 avril 2002.

Photo actuelle de l'EPA de Suresnes : vue sur plusieurs pavillons.

Architecture

L’enseignement, mixte dès son ouverture en novembre 1935, se déroulait dans les huit pavillons placés dans le parc. Dans le long bâtiment situé sur la limité nord du terrain, étaient situés des services communs : restauration, salles de gymnastique, ateliers, douches, et au centre la maternelle. Les deux ailes étaient disposées de manière analogue. Elles comprenaient au rez-de-chaussée l'entrée, la salle d'examen médical et d'attente pour les parents, les vestiaires, les lavabos et les douches, des salles de travaux pratiques ainsi qu'un grand préau avec portes coulissantes sur l'extérieur et une rampe vers l'étage.


Le bâtiment collectif

À l'étage se trouvaient réfectoire et office, dortoirs, logements du personnel. Pour circuler les enfants n'utilisaient que des rampes. La maternelle, au centre, comprenait deux classes, un préau, un réfectoire, des vestiaires et lavabos, une loge centrale. La place artificielle pour traitement thérapeutique était utilisée par toute l'école. Dans le parc, relié à la maternelle, se trouve un pavillon octogonal.


Le pavillon octogonal ouvert

Les bâtiments sont construits en ossature d'acier et de dalles moulées d'avance en béton à gros cailloux de 2,00 m x 2,00 m (système « Contex »). Les extrémités et le mur nord du bâtiment central sont montées en brique de 32 cm. Au midi, les parapets sont revêtus de plaques d'acier, les poteaux restent libres. Le revêtement intérieur est en dalle de travertin. Les planchers-toitures sont constitués d'enduit sur métal déployé, remplissage en terre d'infusoires, plaques en béton vibré, béton cellulaire, béton de scories, cimentage et asphalte coulé.

Photo actuelle de l'EPA de Suresnes
Le bâtiment collectif et le pavillon octogonal

Les fenêtres et les portes ont des châssis métalliques, des vitrages simples qui coulissent horizontalement. Les douches sont dotées de barbotoirs intérieurs et extérieurs qui, au moyen d'une paroi coulissante peuvent être réunis en un seul ensemble.  À son arrivée, l'enfant passait un contrôle médical puis se lavait les mains, se brossait les dents avant de rejoindre sa classe-pavillon. Avant le repas de midi, tous les enfants passaient aux douches et aux bains.  Le repas terminé, les enfants faisaient la sieste au premier étage du bâtiment principal ou dans les solaria découverts au-dessus de chaque classe, voire en plein air.

Photo des années 30 de l'EPA de Suresnes. Des enfants prennent une douche et se baignent.
La baignade à l'EPA

Les huit pavillons de classe pouvaient accueillir chacun 20-25 enfants. On y accède par la galerie couverte. Leurs dimensions sont de 8,80 x 6,00 m ; leur hauteur de 4,00 m. Chaque pavillon a trois côtés vitrés (sud, est et ouest) intégralement ouvrables par des portes en accordéon. Ils sont chauffés par le sol, sous le dallage de quartzite, par un chauffage à air chaud qui remonte le long des parois vitrées par des bouches situées sur le pourtour des pavillons.

Un pavillon-classe de l'EPA de Suresnes. Photo datant probablement des années 30. Cette photo montre une classe ouverte avec des élèves étudiant.

Un pavillon-classe avec ses trois baies vitrées ouvertes en accordéon

Le mobilier était constitué de sièges-pupitres en almasilium et en bois dont des éléments sont conservés au Musée d'histoire urbaine et sociale de Suresnes (MUS). Devant chaque classe, un espace ombragé est destiné à l'enseignement de plein air appelée « classe de verdure ».

 

Quelques dates

  • 1919 : élection d’Henri Sellier à la mairie de Suresnes.
  • 1921 : ouverture de l’École de plein air temporaire sur le lieu de la ferme de la Fouilleuse.
  • 1928 : décision de la municipalité de construire une École de plein air permanente.
  • Mars 1932 : début des travaux. Eugène Beaudouin et Marcel Lods sont les architectes.
  • Février 1935 : commande du mobilier scolaire aux sociétés La Gallia et Surpil.
  • Novembre 1935 : ouverture de l’école avec 211 élèves suresnois.
  • Juin 1936 : réception définitive de l’EPA.
  • 1943 : décès d’Henri Sellier.
  • 1949-1954 : premiers travaux de remise en état par l’architecte communal M. Festoc. Travaux d’étanchéité des toitures-terrasses. Les cours sont bitumées.
  • 1954-1957 : construction par Marcel Lods du Centre national d’éducation de plein air (Cnepa).
  • 1954-1964 : l’école est mise à la disposition de l’État.
  • 1954 : premiers stages de formation du Cnepa dans les locaux du pavillon « Visconti ».
  • Janvier 1954 : prise de fonction de Simonne Lacapère, directrice de l’EPA.
  • 1955 : surélévation de la partie centrale du bâtiment nord de l’EPA.
  • 1957 : inauguration du Cnepa.
  • 1958 : l’État achète la propriété communale dite « Pavillon Visconti ».
  • 1961 : l’EPA devient école d’application du Cnepa.
  • 1962 : création d’un Centre médico-psycho-pédadogique dans les locaux de l’école.
  • 1964 : ouverture d’une classe pour enfants déficients visuels.
  • 1964 : l’État achète les bâtiments pour 10 francs.
  • 1965 : premier classement de l’EPA (inventaire supplémentaire des Monuments historiques).
  • 1966 : création de l’atelier photographique par Jean Roux, professeur du Cnepa.
  • 1971 : le Cnepa devient le Cnefei (Centre national d'études et de formation pour l'enfance inadaptée).
  • 1978 : décès de Marcel Lods.
  • 1983 : décès d’Eugène Beaudouin.
  • 1982-1993 : deuxième rénovation dirigée par Alain Rivierre et Martine Lods, fille de Marcel Lods.
  • 1995 : fermeture de l’EPA par l’IA des Hauts-de-Seine.
  • 1997 : rattachement du Cnefases de Beaumont-sur-Oise au Cnefei.
  • 2002 (24 avril) : classement de l’EPA en Monument historique.
  • 2005 : le Cnefei devient l’INS HEA (Institut national supérieur de formation et de recherche pour l'éducation des jeunes handicapés et les enseignements adaptés).

 

Bibliographie

  • Châtelet (Anne-Marie), Lerch (Dominique), Luc (Jean-Noël), dir., L’école de plein air. Une expérience pédagogique et architecturale dans l’Europe du XXe siècle, Éditions Recherches, Paris, 2003, 431 p.
  • Châtelet (Anne-Marie), Le souffle du plein air. Histoire d'un projet pédagogique et architectural novateur (1904-1952), MétisPresses, Genève, 2011, 304 p.
  • Dell'Aira (Paola Veronica), Eugène Beaudouin , Marcel Lods, École de plein air, Momenti Di Architecttura Moderna, Alinea Editrice, Florence, 1992, 36 p.
  • « L’École de plein air de Suresnes. Un cas d’école », Archiscopie, Cité de l’architecture et du patrimoine, IFA, Paris, mai 2006, 32 p.
  • Lacapère (Simonne), « L’école de plein air de Suresnes », Études pédagogiques, n°13, Fédération internationale des communautés d’enfants (Fice), 1965, 80 p.
  • Lacapère (Simonne), Souvenirs de la maison de verre. L'école de plein air de Suresnes, communauté éducative, L’Amitié par le livre, Paris, 1978.
  • Laprade (Albert), « L'École de plein air de Suresnes. MM. Beaudouin et Lods architectes » , L'Architecture, n°2 (1936) , vol. L, p. 3747.
  • Roth (Alfred), La Nouvelle École, Gisberger, Zurich, 1950, p.131-138.
  • Roth (Alfred), La Nouvelle Architecture, Die Neue Architektur, The New Architecture, Girsberger, Zurich 1951.

 

Photo actuelle d'un pavillon de l'EPA avec son mobilier d'origine.

Pour en savoir plus, nous conseillons la visite du Musée d'histoire urbaine et sociale de Suresnes (MUS) qui propose une salle dédiée à l'EPA et présente une partie du mobilier original de l'école.

 

En savoir plus sur la création du Cnepa (1952-1954)

Le Courrier de Suresnes (numéro 40, 1984) : Hommage à madame Drouin
Télécharger le sommaire et l'éditorial d'André Mouchon (fichier scanné PDF, 280 ko ; fichier .doc, 208 ko, fichier PDF balisé, 2,2 Mo).