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L'INSHEA est installé dans les locaux dans l'ancienne école de plein air de Suresnes. Un lieu dont vous pouvez ici découvrir l'histoire.
Le mouvement des Écoles de plein air est né en Europe au début du XXe siècle. Leur construction associait air et lumière, offrant à l'enfant un épanouissement tant physique qu'intellectuel. La création de l’École de plein air (EPA) de Suresnes est due à l’impulsion de son maire Henri Sellier, qui en confia la réalisation aux architectes Eugène Beaudouin et Marcel Lods.
Il existait à Suresnes, dès les années 1920, une École de plein air installée dans les « haras de La Fouilleuse ». Elle accueillait une centaine d'élèves pendant l'été. La municipalité, convaincue de l'intérêt de cette expérience, acheta à la fin des années vingt une grande propriété de 1,89 hectares pour y faire construire une « école de plein air permanente ». Elle en confia la réalisation à Eugène Beaudouin (1898-1983) et Marcel Lods (1891-1978), alors architectes de l'Office public d'habitation du département de la Seine. Le projet ayant été approuvé par le conseil municipal en 1931, le chantier se déroula de mars 1932 à novembre 1935. Henri Sellier, maire de Suresnes et président de l’Office public d’habitation du département de la Seine menait là, avec la construction d’une cité jardin, une politique sociale fondée sur deux piliers visibles : le logement, l’école. Dans cette cohérence, il devient ministre de la Santé et de l’Urbanisme du Front populaire en 1936.
L’école est située sur le versant sud du Mont-Valérien dans la commune de Suresnes, à 6 km à l'ouest de Paris. Le parc conservé dans son état naturel, est abrité des vents de l'est et de l'ouest par un bâtiment principal de deux étages et de 200 m de longueur. Huit pavillons de classe sont disposés librement, mais reliés entre eux par des galeries. L’entrée, principale se trouve au nord, près d'un globe terrestre accessible par une rampe.
L'école reçut 200 à 300 enfants de Suresnes. À côté d’elle naît, en 1954, le Centre national d’éducation de plein air (Cnépa). L’École de plein air lui est annexée comme école d’application en 1961. Elle a été fermée à la rentrée scolaire 1995 et ses locaux sont utilisés par l'INSHEA (Institut national supérieur de formation et de recherche pour l'éducation des jeunes handicapés et les enseignements adaptés), qui a succédé au Centre national d'études et de formation pour l'enfance inadaptée (Cnefei) depuis le 1er janvier 2006. Les bâtiments, inscrits depuis 1965 à l'Inventaire supplémentaire des monuments historiques, sont actuellement en mauvais état. Elle est pourtant classée Monument historique depuis le 24 avril 2002.
L’enseignement, mixte dès son ouverture en novembre 1935, se déroulait dans les huit pavillons placés dans le parc. Dans le long bâtiment situé sur la limité nord du terrain, étaient situés des services communs : restauration, salles de gymnastique, ateliers, douches, et au centre la maternelle. Les deux ailes étaient disposées de manière analogue. Elles comprenaient au rez-de-chaussée l'entrée, la salle d'examen médical et d'attente pour les parents, les vestiaires, les lavabos et les douches, des salles de travaux pratiques ainsi qu'un grand préau avec portes coulissantes sur l'extérieur et une rampe vers l'étage.
Le bâtiment collectif
À l'étage se trouvaient réfectoire et office, dortoirs, logements du personnel. Pour circuler les enfants n'utilisaient que des rampes. La maternelle, au centre, comprenait deux classes, un préau, un réfectoire, des vestiaires et lavabos, une loge centrale. La place artificielle pour traitement thérapeutique était utilisée par toute l'école. Dans le parc, relié à la maternelle, se trouve un pavillon octogonal.
Le pavillon octogonal ouvert
Les bâtiments sont construits en ossature d'acier et de dalles moulées d'avance en béton à gros cailloux de 2,00 m x 2,00 m (système « Contex »). Les extrémités et le mur nord du bâtiment central sont montées en brique de 32 cm. Au midi, les parapets sont revêtus de plaques d'acier, les poteaux restent libres. Le revêtement intérieur est en dalle de travertin. Les planchers-toitures sont constitués d'enduit sur métal déployé, remplissage en terre d'infusoires, plaques en béton vibré, béton cellulaire, béton de scories, cimentage et asphalte coulé.
Le bâtiment collectif et le pavillon octogonal
Les fenêtres et les portes ont des châssis métalliques, des vitrages simples qui coulissent horizontalement. Les douches sont dotées de barbotoirs intérieurs et extérieurs qui, au moyen d'une paroi coulissante peuvent être réunis en un seul ensemble. À son arrivée, l'enfant passait un contrôle médical puis se lavait les mains, se brossait les dents avant de rejoindre sa classe-pavillon. Avant le repas de midi, tous les enfants passaient aux douches et aux bains. Le repas terminé, les enfants faisaient la sieste au premier étage du bâtiment principal ou dans les solaria découverts au-dessus de chaque classe, voire en plein air.
La baignade à l'EPA
Les huit pavillons de classe pouvaient accueillir chacun 20-25 enfants. On y accède par la galerie couverte. Leurs dimensions sont de 8,80 x 6,00 m ; leur hauteur de 4,00 m. Chaque pavillon a trois côtés vitrés (sud, est et ouest) intégralement ouvrables par des portes en accordéon. Ils sont chauffés par le sol, sous le dallage de quartzite, par un chauffage à air chaud qui remonte le long des parois vitrées par des bouches situées sur le pourtour des pavillons.
Un pavillon-classe avec ses trois baies vitrées ouvertes en accordéon
Le mobilier était constitué de sièges-pupitres en almasilium et en bois dont des éléments sont conservés au Musée d'histoire urbaine et sociale de Suresnes (MUS). Devant chaque classe, un espace ombragé est destiné à l'enseignement de plein air appelée « classe de verdure ».
Pour en savoir plus, nous conseillons la visite du Musée d'histoire urbaine et sociale de Suresnes (MUS) qui propose une salle dédiée à l'EPA et présente une partie du mobilier original de l'école.
Le Courrier de Suresnes (numéro 40, 1984) : Hommage à madame Drouin
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