Ce document présente succinctement les troubles spécifiques et durables du développement du langage oral
Le trouble spécifique du développement du langage oral ne peut s’expliquer uniquement par un déficit intellectuel, moteur, sensoriel, affectif.
Le déficit au niveau des performances verbales est sévère et durable : il perdure au delà de 6 ans et a un retentissement sur la vie quotidienne et le devenir de l’enfant.
Important : dans les dysphasies, la communication est préservée, les aspects relationnels et sociaux du langage sont investis de façon adéquate (intentionnalité, interactions...)
La dysphasie touche environ 1% des enfants d’une classe d’âge.
De façon simplifiée, trois types de dysphasies peuvent être décrits :
- Dysphasie avec atteinte de l’expression (atteinte du niveau expressif)
- Dysphasie avec atteinte de la compréhension (atteinte du niveau réceptif)
- Dysphasie mixte conjuguant les deux premiers types.
La dysphasie peut affecter la phonologie, la syntaxe et le lexique.
Quelques signes :
- Mauvaise intelligibilité du langage oral : production phonologique déviante, rendant le langage totalement ou partiellement inintelligible
- Syntaxe incorrecte (style télégraphique : forme infinitive sur-utilisée, mots fonctionnels omis …)
- Pas d’amélioration de la production par la répétition, pas de stabilité dans les formes d’un énoncé (citrouille devient citour, citourou…)
- Trouble de l’évocation lexicale (manque du mot) ou persévérations lexicales (répétitions inadaptées d’un mot évoqué précédemment)
- Construction difficile de récit même si la compréhension est bonne : récit parfois complexe ou peu informatif (dysphasie avec atteinte de l’expression)
- Trouble de la compréhension verbale, meilleure compréhension non verbale : l’enfant comprend mieux si un exemple est montré, si des gestes, des pictogrammes sont utilisés (dysphasie avec atteinte de la compréhension).
Les répercussions des dysphasies sont toujours sérieuses car :
- Elles distordent les premières relations de l’enfant avec son entourage
- Elles réduisent le champ de la communication (avec l’entourage, avec les pairs), privant l’enfant d’une source vive pour se construire et interagir avec les autres
- Elles compromettent l’accès à l’écrit (et assez souvent à certaines facettes du nombre) rendant la scolarité laborieuse et problématique
- Elles renvoient à l’enfant une image d’incompétence (scolaire, sociale, relationnelle).
Il faut donc veiller à en faire précocement le diagnostic avant que ne s’installent des dysfonctionnements et des incompréhensions graves.
L’entrée dans l’écrit aide l’apprentissage du langage oral des enfants dysphasiques. Il n’est donc pas souhaitable de retarder l’entrée dans l’écrit sous prétexte que le langage oral est déficient. L’écrit permet d’enrichir le langage oral par l’augmentation du lexique et la représentation graphique de la structure phonologique de la parole.
Pour une description plus complète, vous pouvez vous référer à "Nos lectures" sur la dysphasie et visiter le site tous à l'école.